dage, et sa courageuse rancune avait
coûté la vie à un grand nombre de nos
ennemis… Le commandant même de
la galère, ainsi que tous les chevaliers,
se plurent à rendre hommage à sa valeur,
et à lui en faire, comme tout l’équipage,
les complimens les plus flatteurs et les
plus distingués…
Cependant le brave homme qui m’avait sauvée, était fort mal de ses blessures, et gardait le lit ; ma tante ne voulut pas quitter sa chambre pour pouvoir lui donner toutes ses attentions, et le conjura de permettre que je partageasse avec elle le devoir que m’imposait la reconnaissance, de servir et de soigner mon libérateur. Il y consentit d’autant plus volontiers qu’il avait, disait-il, beaucoup de plaisir à me voir et à causer avec moi… Effectivement dans ses momens de repos, il se plaisait à me faire mille questions, à me faire répéter celles de mes histoires que ma tante lui avait déjà racontées, me louait de ma