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MA TANTE


vertu, riait de ma naïveté, et finissait toujours par me dire que je méritais d’être heureuse, et que je le serais.

Enfin un jour qu’il commençait à se rétablir, et que tous les dangers paraissaient dissipés pour ses blessures, il me dit devant ma tante, que s’il avait fait quelque chose pour moi, nous avions beaucoup plus fait pour lui, parce que, sans nos soins obligeans et continués avec tant d’affection et de prévenance, il n’aurait pu espérer de guérir ; qu’en conséquence il se regardait comme nous devant la vie… m’avoua même que le désir qu’il avait conçu dès le premier moment de la passer avec moi, était peut-être même encore un des remèdes les plus efficaces qui la lui avaient conservée… que puis donc qu’il m’en avait l’obligation, il était juste qu’il m’en fît l’hommage, ainsi que de sa fortune qui était indépendante, puisqu’il l’avait gagnée lui seul, et qu’il n’avait point de famille pour la réclamer.