Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
MA TANTE


comme nous n’avions pas de volaille pour servir à ces démonstrations, il ajouta en plaisantant qu’une jeune et jolie fille comme moi, fraîche et grassouillette, pouvait bien figurer une poularde, et qu’il m’allait faire remarquer sur moi-même tous les détails de l’opération.

J’éclatai de rire à cette proposition, aussi folle que ridicule, et sans y entendre malice, mais seulement pour le prendre en défaut, je consentis à le laisser démontrer. Il me faisait toujours boire à bon compte, et la jeune fille commençait à n’avoir guères plus de raison que l’oiseau qu’elle allait représenter.

Il me tira les bras nus hors de mes manches, et me les retournant doucement par-dessus mes épaules qu’il baisait par occasion : « Voilà, dit-il, comme on place les ailes ; quelquefois on coupe ces extrémités-là », en donnant de petits coups sur mes mains et sur mes