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MA TANTE


bontés que monsieur l’abbé, son maître, avait pour lui.

Ma tante fut un peu appaisée par cette explication à laquelle il donnait un grand air de bonne foi, par des caresses et des complimens qu’il sut adroitement lui faire à elle-même, et plus encore par l’aspect d’un pâté de jambon dont il la pressa vivement de faire l’ouverture, après lui avoir versé et fait avaler au préalable un grand verre de vin de Chably, excellent, disait-il, pour lui rasseoir les sens. Elle consentit enfin à s’attabler avec nous, et à oublier la leçon de broche, comme elle avait passé par-dessus celle de la seringue, mais en revenant toujours à son refrein favori, qui était la défense expresse de me laisser jamais endoctriner par d’autre qu’elle, dans tel talent que ce fût.

Cette seconde bourrasque ainsi heureusement calmée, la tranquillité revint parmi nous, et sans plus parler ni de