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GENEVIEVE.


lavemens ni de cuisine, on ne pensa plus qu’à boire et à manger.

On s’acquitta si bien de ce dernier et joyeux office, qu’en peu de temps l’ambigu, qu’à l’exception du vin nous n’avions fait qu’effleurer avant l’arrivée de ma tante, fut absorbé dans nos estomacs complaisans, où il se nicha comme repas préliminaire que monsieur de Lafleur nous offrait à compte du régal prépondérant qu’il devait nous proposer pour la disposition à la convention et à la signature de ses accordailles avec moi ; car il faisait déjà entrevoir à ma bonne et crédule tante, ainsi qu’à moi, que ses vues se portaient uniquement là, sitôt, disait-il, qu’il serait parvenu à m’assurer un état.

La carte payée, il prenait congé de ma tante, et parlait de me conduire chez mes nouveaux maîtres ; mais la fine Geneviève, dont la prudence sommeillait quelquefois un peu, mais ne s’endormait pas tout-à-fait, avertie d’ailleurs par la double expérience qu’elle venait de faire