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Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/129

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— Allez-vous en ! Allez-vous en ! Quittez cette maison ! Que vient-il faire ici ? Je ne veux pas qu’il reste un seul instant dans la maison. Je le chasse !

— Ma mère ! Ma mère ! Voyons, mais c’est Sérioja ! marmottait mon oncle, tout tremblant de peur. Il est ici en visite, ma mère !

— Quel Sérioja ? Sottises ! Pas d’explications ! Qu’il s’en aille. C’est Korovkine ; j’en suis sûre ; mes pressentiments ne me trompent point. Il est venu pour chasser Foma Fomitch ! Mon cœur le sent bien… Allez-vous en, canaille !

— Mon oncle, dis-je, étouffant une noble indignation, s’il en est ainsi, je… excusez-moi… et je saisis mon chapeau.

— Serge ! Serge ! Que fais-tu ? Vas-tu t’y mettre aussi ? Ma mère, mais c’est Sérioja !… Serge, de grâce ! cria-t-il en courant après moi et en s’efforçant de me reprendre mon chapeau, tu es mon hôte, tu resteras ici ; je le veux ! Ce qu’elle dit n’a pas d’importance, ajouta-t-il à voix basse, c’est parce qu’elle est en colère… Cache-toi seulement pour un instant ; ça va se passer. Je t’assure qu’elle te pardonnera. Elle est très bonne, mais en ce moment elle ne sait pas ce qu’elle dit… Tu as entendu : elle te prend pour Korovkine, mais je te jure qu’elle te pardonnera… Que