tenant les mêmes gémissements. Il y a longtemps qu’on vous attendait et qu’il avait dû se préparer. Ne vous étonnez pas ; il se passe ici beaucoup de choses assez étranges et il y a vraiment de quoi rire.
— Rire seulement ?
— Voyons, faudrait-il donc pleurer ? Si vous le voulez, je vous raconterai l’histoire de Vidopliassov et je suis sûr de vous amuser.
— Je vous avoue que Vidopliassov m’intéresse assez peu pour le moment ! répondis-je d’un ton mécontent.
Il me paraissait évident que la démarche et l’amabilité de Mizintchikov devaient avoir un but et qu’il avait besoin de moi. L’après-midi il se tenait morne et grave, et maintenant je le voyais gai, souriant et tout prêt à me narrer de longues histoires. Dès le premier abord, on voyait que cet homme était fort maître de lui et qu’il connaissait son monde à fond.
— Maudit Foma ! dis-je avec emportement et en déchargeant un grand coup de poing sur la table. Je suis sûr que c’est lui la source unique de tout le mal et qu’il mène tout. Maudite créature !
— On dirait que vous lui en voulez tout de même un peu trop, remarqua Mizintchikov.