Tu n’as guère d’indulgence, Sérioja ; tu ne sais pas pardonner !
— Bien, mon oncle, bien ; laissons cela. Dites-moi : avez-vous vu Nastassia Evgrafovna ?
— Mon ami ; c’est justement d’elle qu’il s’agissait… Mais voici le plus grave : nous avons tous décidé d’aller demain souhaiter la fête de Foma. Sachourka est une charmante fillette, mais elle se trompe. Demain, nous nous rendrons tous auprès de lui, de bonne heure, avant la messe. Ilucha va lui réciter une poésie ; ça lui fera plaisir ; ça le flattera. Ah ! si tu voulais venir avec nous, toi aussi ! Il te pardonnerait peut-être entièrement. Comme ce serait bien de vous voir tous deux réconciliés ! Allons, Sérioja, oublie l’outrage ; tu l’as toi-même offensé… C’est un homme des plus respectables…
— Mon oncle, mon oncle ! m’écriai-je, perdant patience, j’ai à vous parler d’affaires très graves et vous le demande encore : qu’advient-il en ce moment de Nastassia Evgrafovna ?
— Eh bien, mais qu’as-tu donc, mon ami ? C’est à cause d’elle qu’est survenue toute cette histoire qui, d’ailleurs, n’est pas d’hier et dure depuis longtemps. Seulement, je n’avais pas voulu t’en parler plus tôt, de peur de t’inquiéter.