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Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/268

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je t’en parle ; elle est connue ; Anna Nilovna l’a guettée… Mais non ! puisqu’il disait vouloir épouser la personne !… C’est étrange !

Nous nous séparâmes enfin en nous embrassant et je lui souhaitai bonne chance.

— Demain, demain ! me répétait-il, tout sera décidé avant même que tu sois levé. J’irai chez Foma, j’agirai noblement, je lui découvrirai tout mon cœur, toutes mes pensées, comme à un frère. Adieu, Serge, va te reposer, tu es fatigué. Quant à moi, il est probable que je ne fermerai pas l’œil de la nuit !

Il sortit et je me couchai tout aussitôt, extrêmement fatigué, anéanti, car la journée avait été pénible. J’avais les nerfs brisés et avant de réussir à m’endormir complètement, j’eus plusieurs réveils en sursaut. Mais, si singulières que fussent mes impressions de ce jour, je ne me doutais pas, en m’endormant, qu’elles n’étaient rien en comparaison de ce que mon réveil du lendemain me préparait.