Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/288

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tchikovo ? C’est la fête d’Ilucha. Ma mère vous attend avec impatience et Sacha et Nastia ont dû bien vous pleurer toute la matinée…

Tatiana Ivanovna releva timidement la tête, le regarda au travers de ses doigts et, soudain, fondant en larmes, elle se jeta à son cou.

— Ah ! Emmenez-moi ! Emmenez-moi vite ! criait-elle à travers ses sanglots. Au plus vite !

— Elle a fait une sottise, et elle le regrette à présent ! siffla Bakhtchéiev en me poussant.

— Alors, l’affaire est terminée, dit sèchement mon oncle à Obnoskine sans presque le regarder. Tatiana Ivanovna, votre main et partons !

Il se fit un frou-frou derrière la porte qui grinça et s’ouvrit un peu plus.

— Cependant, fit Obnoskine, surveillant avec inquiétude la porte entr’ouverte, il me semble qu’à un certain point de vue… jugez vous-même, Yégor Ilitch… votre conduite chez moi… enfin, je vous salue et vous ne daignez même pas me voir… Yégor Ilitch…

— Votre conduite chez moi fut une vilaine conduite, Monsieur, répondit mon oncle en regardant sévèrement Obnoskine et ici, vous n’êtes même pas chez vous. Vous avez entendu ? Tatiana Ivanovna ne désire pas rester ici une minute de