paysan envers son seigneur. Après avoir effleuré la théorie de l’électricité et la question de la répartition du travail, auxquelles il ne comprenait rien, après avoir expliqué à son auditoire comment la terre tourne autour du soleil, il en vint, dans l’essor de son éloquence, à parler des ministres. (Pouchkine a raconté l’histoire d’un père persuadant à son fils âgé de quatre ans que « son petit père était si courageux que le tsar lui-même l’aimait »… Ce petit père avait besoin d’un auditeur de quatre ans ; c’était un Foma Fomitch.)… Les paysans l’écoutaient avec vénération.
— Dis donc, mon petit père, combien avais-tu d’appointements ? lui demanda soudain Arkhip Korotkï, un vieillard aux cheveux tout blancs, dans une intention évidemment flatteuse. Mais la question sembla par trop familière à Foma, qui ne pouvait supporter la familiarité.
— Qu’est-ce que cela peut te faire, imbécile ? répondit-il en regardant le malheureux paysan avec mépris. Qu’est-ce qui te prend d’attirer mon attention sur ta gueule ? Est-ce pour me faire cracher dessus ?
C’était le ton qu’adoptait généralement Foma dans ses conversations avec « l’intelligent paysan russe ».
— Notre père, fit un autre, nous sommes de