Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/315

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Vacillant sur leurs selles,
Crièrent d’une voix faible :
« Santo Yago Compostello !
Honneur et gloire à Don Pedro !
Honneur et gloire au Lion de Castille ! »
Et le chapelain Diego
Se dit entre ses dents :
« Si c’eût été moi le commandant,
J’aurais fait vœu de ne manger
Que de la viande et de ne boire que du vin ».

— Eh bien, qu’est-ce que je disais ? s’écria mon oncle, très content. Le seul homme intelligent de toute cette armée n’était autre que le chapelain. Qu’est-ce que cela, Serge ? Leur capitaine ? quoi ?

— Un aumônier, mon oncle, un ecclésiastique !

— Ah ! oui, oui ! Chapelain ! Je sais : je me rappelle ! J’ai lu quelque chose là-dessus dans Radcliffe. Il y en a de différents ordres… Des bénédictins, je crois ?… Y a-t-il des Bénédictins ?

— Mais oui, mon oncle.

— Hem ! C’est ce qu’il me semblait. Voyons, Ilucha, continue. Très bien ! très bien !

Et, en entendant cela, Don Pedro
Dit avec un rire bruyant,
« Je lui dois bien un mouton,
Car il a trouvé là une bonne plaisanterie. »

— C’était bien le moment de rire ! Quel imbé-