Je crus que Bakhtchéiev allait éclater de colère.
— Mais pourquoi pas ? grognait-il furieusement. Rendez-lui donc son innocence et qu’ils s’embrassent ! J’ai bien peur qu’étant gamin, il ne fût déjà aussi fripouille qu’il l’est actuellement. J’en jurerais !
— Foma !… reprit mon oncle.
— Où sont-ils ces jours bénis où je croyais à l’amour et où j’aimais l’homme ? geignait Foma, alors que je le prenais dans mes bras et que je pleurais sur son cœur ? Et à présent, où suis-je ? où suis-je ?
— Tu es chez nous ; calme-toi ! s’écria mon oncle. Voici ce que je voulais te dire, Foma…
— Si vous vous taisiez un peu ? siffla la Pérépélitzina, dardant sur lui ses méchants yeux de serpent.
— Où suis-je ? reprenait Foma. Qu’est-ce donc qui est autour de moi ? Ce sont des taureaux et des bœufs qui me menacent de leurs cornes. Vie ! qu’es-tu donc ? Vis bafoué, humilié, battu et ce n’est qu’une fois la tombe comblée que les hommes, se ressaisissant, écraseront tes pauvres os sous le poids d’un monument magnifique !
— Il parle de monument, mes aïeux ! fit Éjévikine en claquant des mains.