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Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/346

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tout souvenir de ce qui s’était passé et ne comprit plus de quoi il s’agissait.

— Oui, Foma, et, si tu reconnais volontairement ta faute, je te jure que je me prosternerai à tes pieds et que...

— Qui donc ai-je outragé ? hurlait Foma. Quelle demoiselle ? Où est-elle, cette jeune fille ? Rappelez-moi donc quelques particularités sur elle...

En ce moment, troublée et pleine de peur, Nastenka s’approcha de mon oncle et le tira par la manche.

— Non, Yégor Ilitch, laissez-le ; je n’ai pas besoin d’excuses. À quoi bon tout cela ? dit-elle d’une voix suppliante. Laissez donc !

— Ah ! je me rappelle, à présent ! s’écria Foma. Mon Dieu ! je me rappelle ! Oh ! aidez-moi, à me ressouvenir ! Dites : est-ce donc vrai que l’on m’a chassé d’ici comme un chien galeux ? Est-ce vrai que la foudre m’a frappé ? Est-ce vrai que l’on m’a jeté du haut de ce perron ? Est-ce vrai ? Est-ce vrai ?

Les sanglots et les gémissements de ces dames lui répondirent éloquemment.

— Oui, oui ; je me souviens qu’après ce coup de foudre, après ma chute, je revins en courant vers cette maison pour y remplir mon devoir et