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Dostoïevski se plaça à la tête de ce parti et lui donna son nom, car les expressions : « Nous sommes détachés de notre sol » — « Nous avons besoin de chercher notre sol » étaient les expressions favorites de Dostoïevski et se rencontrent dans un premier article du Vremia.

Dostoïevski prit une part très grande et très active à la nouvelle revue. Dans le premier numéro commença la publication des Humiliés et Offensés ; et en 1861-1862 dans la même revue parut la Maison des Morts.
En outre Dostoïevski faisait de la critique ; sa première étude parut sous le titre : Série d’articles sur la littérature russe — Introduction. Il s’était de plus chargé des corrections, du feuilleton et de tout le côté matériel de la revue. Ce travail absorbant ébranla la santé de Dostoïevski. Au bout de trois mois il tomba gravement malade.

Le Vremia eut un très grand succès : 2.300 abonnés la première année. Ce résultat donna à Dostoïevski la possibilité, en 1802, de faire son premier voyage à l’étranger. Il le décrivit, dans la revue Vremia sous le titre : Notes d’hiver sur des impressions d’été[1].

Mais les jours du Vremia étaient comptés. Un article de Strakhov sur la révolte polonaise fut jugé très sévèrement par l’administration, et la revue fut interdite.

Malgré cette débâcle, Dostoïevski partit de nouveau pour l’étranger, en été 1863. Cette fois son voyage fut malheureux. Dostoïevski était joueur ; dans une ville allemande, il se laissa séduire par la roulette. Lors de

  1. Voir l’Appendice.