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Il tient énormément à l’ordre. Songez donc combien nous devons faire d’exercice, sans compter que nous serons tous forcés d’aller en faire au Château des Ingénieurs après l’examen du mois de septembre. Que va-t-il arriver ? Nous n’avons d’espoir qu’en Dieu ! Nous allons nous appliquer de toutes nos forces.

Vous voilà maintenant en train de moissonner ; c’est, comme nous le savons, votre occupation favorite. La récolte est-elle bonne dans vos parages ? Quel temps fait-il ? À Saint-Pétersbourg, il fait un temps superbe, on se croirait en Italie ! Nous n’avons pas encore vu Shidlovsky, et, par conséquent, nous n’avons pu encore lui transmettre vos salutations.

Que deviennent nos frères et nos sœurs à la campagne ? Ils ont dû se promener, courir, se régaler de baies tant qu’ils ont voulu et ils doivent être brûlés par le soleil. Nous pensons que Sacha a dû bien grandir — l’air de la campagne lui est favorable. Varia s’occupe probablement de quelque ouvrage à l’aiguille et n’oubliera pas d’étudier et de lire L’Histoire de Russie de Karamzine. Elle nous l’avait promis. Quant à André, je pense qu’au milieu de tous ces plaisirs champêtres, il songera à apprendre son histoire, qu’il me récitait souvent bien mal. À l’automne, vous le conduirez à Moscou, chez Tchermak, pour prendre la place vacante, à ce qu’il paraît. Oui ! Vous aurez encore longtemps à vous occuper de l’éducation de vos enfants : nous sommes si nombreux ! Jugez combien nous demandons au Seigneur de conserver votre précieuse santé !

Recevez l’expression de notre profond respect et de notre dévouement. Vous aimant de tout notre cœur, nous restons

Michel et Théodore Dostoïevski.

P.-S. — Embrassez pour nous nos frères et sœurs.


Au même.


Saint-Pétersbourg, le 6 septembre 1837.
Cher Père,

Il y a longtemps que nous ne vous avons pas écrit et notre long silence doit certainement vous causer beaucoup