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Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/115

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Veltchaninov avait repris toute son assurance.

— Écoutez, Pavel Pavlovitch, il m’est parfaitement indifférent, convenez-en, que vous ayez su ou non. Si vous ne l’avez pas su, cela vous fait honneur, évidemment, bien que… Au reste je ne comprends même en aucune façon pourquoi vous m’avez pris pour confident.

— Ce n’est pas pour vous… ne vous fâchez pas… ce n’est pas pour vous… bégaya Pavel Pavlovitch, les yeux à terre.

Mavra entra, apportant le champagne.

— Ah, le voici ! — s’écria Pavel Pavlovitch, visiblement enchanté de la diversion. — Des verres, petite mère, des verres ! Parfait !… Bien, c’est tout ce qu’il nous faut. Il est débouché ? Admirable, charmante créature ! Très bien, vous pouvez nous laisser.

Il avait repris courage ; de nouveau il regarda Veltchaninov en face, d’un air audacieux.

— Avouez donc, fît-il en ricanant, que tout cela vous intrigue terriblement, que tout cela est loin de vous être « parfaitement indifférent », comme vous avez bien voulu le dire, et que vous seriez attrapé si je me levais à l’instant même et si je m’en allais, sans rien vous expliquer.

— Vous êtes tout à fait dans l’erreur ; je