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Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/121

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franchement, ouvertement, sans réticences… en homme comme il faut !

— Ha ! ha ! et alors, je ne suis pas, moi, un homme comme il faut ?

— Cela, encore une fois, c’est votre affaire… mais enfin pourquoi diable, après cela, aviez-vous tant besoin que Bagaoutov vécût ?

— Pourquoi ? Mais quand ce ne serait que pour le voir, le cher ami ! Nous aurions fait chercher une bouteille, et nous l’aurions bue ensemble.

— Il aurait refusé de boire avec vous.

— Mais pourquoi donc ? Noblesse oblige1 ! — Vous buvez bien avec moi ; pourquoi aurait-il été plus délicat ?

— Moi ? je n’ai pas bu avec vous.

— Et pourquoi donc, tout à coup, tant d’orgueil ?

Veltchaninov éclata de rire, d’un rire nerveux et agité.

— Oh ! mais décidément, vous êtes véritablement féroce ! Et moi qui croyais que vous étiez tout bonnement un « éternel mari » !

— Comment, un « éternel mari » ? Qu’entendez-vous par là ? fit Pavel Pavlovitch, qui dressa l’oreille.