Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/142

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chose, dans une revue, au sujet des individus du type « féroce » et du type « débonnaire », cela m’est revenu ce matin… seulement, je ne me rappelle plus quoi, et, à vrai dire, je n’ai pas bien compris… Tenez, voici, par exemple, ce que je voudrais savoir : Stepan Mikhailovitch Bagaoutov était-il du type « féroce » ou du type « débonnaire » ? Lequel des deux ?

Veltchaninov se taisait toujours et continuait à marcher. Il s’arrêta brusquement, et parla avec rage :

— L’homme du type « féroce », c’est l’homme qui se serait empressé de verser du poison dans le verre de Bagaoutov, au moment de boire avec lui le champagne en l’honneur de l’amitié si heureusement renouée, comme vous l’avez fait hier avec moi ; mais un homme de cette espèce ne serait pas allé le conduire au cimetière, comme vous l’avez fait tout à l’heure, le diable sait pour quels motifs secrets, bas et vils, et se serait gardé de toutes vos grimaces malpropres, à vous !

— Bien sûr qu’il n’y serait pas allé, fit Pavel Pavlovitch ; mais vraiment vous me traitez…

— L’homme du type « féroce », — poursuivit Veltchaninov, avec passion, sans rien en-