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Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/195

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— Ah ! il fait des calembours, lui aussi ! Eh bien, voyons ce calembour ! dit le vieux, de sa voix grave, en se tournant vers Pavel Pavlovitch, et en souriant complaisamment, de confiance.

On eut peine à lui faire comprendre en quoi consistait le jeu de mots ; quand il eut enfin compris :

— Ah ! ah ! parfaitement, fit-il… Enfin ! une autre fois il trouvera mieux.

— Que voulez-vous, Pavel Pavlovitch ? on ne peut avoir tous les talents à la fois, dit très haut, sur un ton railleur, Maria Nikitichna. — Ah ! mon Dieu ! voilà qu’il s’étrangle avec une arête ! s’écria-t-elle ; et elle sauta de dessus sa chaise.

Il y eut un branle-bas général : c’était tout ce qu’elle voulait. Pavel Pavlovitch, après son effet manqué, avait voulu cacher sa confusion en vidant son verre, et avait avalé de travers ; mais Maria Nikitichna cria à tous les échos que « c’était bien une arête, qu’elle en était sûre, et qu’on a vu des gens mourir de cela ».

— Il faut lui taper dans le dos, fit quelqu’un.

— Oui, oui, parfaitement, approuva Zakhlébinine.

Et l’on se jeta sur le malheureux : Maria