Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/199

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ment, d’un air sombre, et ne trouva pas davantage. Le proverbe à deviner était : « La prière faite à Dieu, le service rendu au tsar ne sont jamais perdus. »

— Quel proverbe stupide ! murmura le jeune homme dépité et mécontent, en retournant à sa place.

— Ah ! que c’est donc ennuyeux ! firent des voix.

Ce fut le tour de Veltchaninov ; on l’emmena plus loin encore que les précédents ; il ne devina rien non plus.

— Ah ! que c’est donc ennuyeux ! firent des voix, plus nombreuses.

— Eh bien ! à présent, c’est mon tour, dit Nadia.

— Non, non, c’est le tour de Pavel Pavlovitch ! crièrent toutes les voix, très vivement.

On l’emmena jusqu’au bout du jardin, on le planta dans un coin le nez contre le mur, et, pour qu’il ne pût pas se retourner on mit auprès de lui en sentinelle la petite rousse. Pavel Pavlovitch, ayant retrouvé un peu d’entrain, voulut s’acquitter avec une parfaite conscience de son devoir, et il resta là, droit comme une borne, les yeux au mur. La petite rousse