le surveillait à vingt pas de distance, et faisant des signes aux jeunes filles, dans un état d’agitation extrême ; il était clair qu’elles attendaient quelque chose avec impatience. Brusquement, la petite rousse fit un signal de ses bras. En un clin d’œil toutes partirent, à toutes jambes.
— Courez donc, mais courez donc ! dirent à Veltchaninov dix voix inquiètes de le voir rester en place.
— Qu’y a-t-il donc ? Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il, en se mettant à courir derrière elles.
— Pas si haut ! ne criez pas ! Il faut le laisser debout là-bas, à regarder son mur, et nous sauver. Voilà Nastia qui se sauve aussi.
Nastia, la petite rousse, courait à perdre haleine, en agitant ses bras. Bientôt elles se furent toutes enfuies jusqu’à l’autre bout du jardin, derrière l’étang. Lorsque Veltchaninov y parvint à son tour, il vit que Katerina faisait de très vifs reproches à ses compagnes, surtout à Nadia et Maria Nikitichna.
— Katia, ma colombe, ne te fâche pas ! disait Nadia en l’embrassant.
— Allons, je ne dirai rien à maman, mais je m’en vais, car ce n’est pas bien du tout. Que