Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/212

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— Rappelez-vous, poursuivit Pavel Pavlovitch, avec rage, rappelez-vous que vous m’avez pressé de vous dire tout, oui, tout, sincèrement, jusqu’au bout ! Vous vous rappelez ? Eh bien, le moment est venu… Allons !

Veltchaninov réfléchit, regarda encore une fois Pavel Pavlovitch, et consentit à partir.

Ce départ imprévu désola les parents et exaspéra les jeunes filles.

— Au moins, acceptez encore une tasse de thé, supplia madame Zakhlébinine.

— Mais enfin, qu’as-tu donc à être si agité ? demanda le vieillard d’un ton sévère et mécontent à Pavel Pavlovitch, qui souriait et se taisait.

— Pavel Pavlovitch, pourquoi emmenez-vous Alexis Ivanovitch ? gémirent les jeunes filles, en le regardant d’un œil furieux.

Nadia lui jeta un regard si dur qu’il fit une grimace ; mais il ne céda pas.

— C’est qu’en effet Pavel Pavlovitch m’a rendu le service de me rappeler une affaire extrêmement importante, que j’allais oublier, dit Veltchaninov en souriant.

Il serra la main au père, s’inclina devant les jeunes filles, et plus particulièrement devant Katia, ce qui fut encore remarqué.