Aller au contenu

Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vraiment ! vous croyez ? reprit Pavel Pavlovitch sur un ton pénétré.

Et en même temps il faisait le geste bizarre de joindre les mains et de les porter à sa poitrine.

Veltchaninov se tut, et marcha de long en large par la chambre. Le souvenir de Lisa lui emplit le cœur : ce fut comme un appel plaintif.

— Allons, voyons, quels sont ces comptes que vous voulez régler ? fit-il après un long silence, en s’arrêtant devant lui, les sourcils froncés.

Pavel Pavlovitch n’avait cessé de le suivre de l’œil, les mains jointes contre sa poitrine.

— N’allez plus là-bas ! dit-il d’une voix presque basse, suppliante ; et il se leva brusquement de sa chaise.

— Comment ? ce n’est que cela ? s’écria Veltchaninov avec un sourire mauvais ; tout de même, vous me faites marcher de surprise en surprise, aujourd’hui ! continua-t-il d’une voix mordante ; puis, brusquement, il changea d’attitude. — Écoutez-moi, dit-il avec une expression de tristesse et de sincérité profonde, j’estime que jamais, en aucun cas, je ne me suis ravalé comme je l’ai fait aujourd’hui, d’abord