Aller au contenu

Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XV. Réglement de comptes


— Avez-vous vu ? Avez-vous vu ? s’écria Pavel Pavlovitch en bondissant vers Veltchaninov, sitôt que le jeune homme fut sorti.

— Eh ! oui, vous n’avez pas de chance ! fit Veltchaninov.

Il n’eût pas laissé échapper cette parole s’il n’eût été exaspéré par la douleur croissante qui lui torturait la poitrine. Pavel Pavlovitch tressaillit comme s’il ressentait une brûlure.

— Eh bien, et votre rôle, à vous, dans tout cela ? C’est sans doute par compassion pour moi que vous ne m’avez pas rendu le bracelet, hein ?

— Je n’ai pas eu le temps…

— C’est parce que vous me plaigniez de tout votre cœur, comme un véritable ami plaint un véritable ami ?

— Eh bien, soit ! je vous plaignais, dit Veltchaninov, commençant à s’emporter.

Cependant, il lui raconta en quelques mots