Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

était loin d’être aussi incommode, aussi peu convenable que lui-même se plaisait à le dire. L’entrée, il faut le reconnaître, était un peu sombre, malpropre même. Il n’y en avait pas d’autre, d’ailleurs, que la porte cochère. Mais l’appartement, situé au deuxième étage, était composé de deux pièces très claires, très hautes, et séparées par une antichambre à demi obscure. L’une de ces deux pièces avait vue sur la cour ; l’autre, sur la rue. À la première était contigu un cabinet qui pouvait servir de chambre à coucher, mais où Veltchaninov avait mis des livres et des papiers. Il avait choisi la seconde pour sa chambre, le divan faisant office de lit. L’ameublement de ces deux pièces offrait à l’œil un certain aspect de confort, bien qu’en réalité il se trouvât passablement usé. Çà et là, quelques objets de prix, vestiges de temps meilleurs — des bibelots en bronze, en porcelaine ; « de grandes, de vraies moquettes ; deux tableaux d’assez bonne facture —, le tout dans un grand désordre, sous une poussière accumulée depuis le départ de Parlaguéia, la jeune fille qui servait Veltchaninov et qui, tout à coup, l’avait laissé pour s’en retourner chez ses parents, à Novgorod.

Lorsqu’il songeait à ce fait étrange d’une