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Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/87

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c’est agréable… Et moi qui m’en vais pour une heure, qui rentre le lendemain matin, comme j’ai fait cette nuit !… Et la propriétaire qui a été obligée de lui ouvrir parce que je n’étais pas là, et de faire venir le serrurier ! Vous trouvez que ce n’est pas une honte ? Je me fais l’effet d’un monstre. Et tout cela parce que je n’ai pas ma tête à moi…

— Papa ! fit la petite, d’une voix craintive et inquiète.

— Allons bon, encore ! Tu recommences ! Qu’est-ce que je t’ai dit tantôt ?

— Je ne le ferai plus, je ne le ferai plus, cria Lisa, terrifiée, se tordant les mains.

— Voyons, vous ne pouvez continuer à vivre ainsi, intervint soudain Veltchaninov, avec impatience, d’une voix forte. Voyons… voyons, vous avez de la fortune ; comment habitez-vous un pareil pavillon, un pareil taudis !

— Ce pavillon ! Mais nous allons partir peut-être dans huit jours, et nous dépensons, même comme cela, beaucoup d’argent, et on a beau avoir quelque fortune…

— C’est bien, c’est bien, interrompit Veltchaninov, avec une impatience croissante, et son ton signifiait : « C’est inutile, je sais d’avance tout ce que tu vas dire, et je sais tout ce que