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Page:Dostoïevski - L’Idiot, tome 1.djvu/198

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d’en être touché. Hum ! Ainsi, vous appelez cela de la force ? J’en prends note. Gania ne sait pas cela ; lui, il dirait que c’est favoriser le vice.

— Ah ! Gania ne sait pas cela ? Il y a encore, paraît-il, plusieurs choses que Gania ne sait pas, laissa échapper le prince, devenu songeur en entendant la dernière phrase de Kolia.

— Mais vous savez, prince, vous me plaisez beaucoup. La façon dont vous avez agi tantôt ne me sort pas de l’esprit.

— Vous me plaisez beaucoup aussi, Kolia.

— Écoutez, comment avez-vous l’intention de vivre ici ? Bientôt je me procurerai des occupations et je gagnerai quelque chose ; si vous voulez, nous demeurerons tous trois ensemble : moi, vous et Hippolyte ; nous louerons un appartement et nous prendrons le général avec nous.

— Ce sera avec le plus grand plaisir. Mais, du reste, nous verrons. Je suis maintenant très… très-troublé. Quoi ! nous sommes déjà arrivés ? C’est dans cette maison ?… Quel perron superbe ! Et il y a un suisse. Allons, Kolia, je ne sais ce qui va résulter de là.

Le prince était tout sens dessus dessous.

— Vous me raconterez cela demain ! Ne vous intimidez pas. Je vous souhaite le succès parce que moi-même je partage entièrement vos convictions ! Adieu. Je retourne là-bas et je vais apprendre à Hippolyte la proposition que je vous ai faite. Mais, quant à être reçu, n’ayez pas peur, vous le serez ! Elle est extrêmement originale. Prenez cet escalier, c’est au premier étage, le suisse vous indiquera…

XIII

Le prince était fort inquiet en montant le perron, et faisait tout son possible pour se donner du courage. « Le pis qui puisse m’arriver, pensait-il, — c’est qu’on ne me