Page:Dostoïevski - L’Idiot, tome 2.djvu/379

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son coup de sonnette. À la fin s’ouvrit la porte de l’appartement occupé par la vieille madame Rogojine ; une servante âgée et d’un extérieur comme il faut se montra sur le seuil.

— Parfène Séménovitch n’est pas chez lui, dit-elle, — qui demandez-vous ?

— Parfène Séménovitch.

— Il est absent.

La servante considérait le prince avec une curiosité étrange.

— Du moins, dites-moi, a-t-il couché ici cette nuit ? Et… est-il rentré seul hier ?

La servante, qui ne cessait d’examiner le visiteur, laissa cette question sans réponse.

— Est-ce qu’avec lui n’est pas venue hier ici… dans la soirée… Nastasia Philippovna ?

— Mais vous-même, qui êtes-vous ? permettez-moi de vous le demander.

— Le prince Léon Nikolaïévitch Muichkine ; je suis très-lié avec Parfène Séménovitch.

— Il est absent.

La servante baissa les yeux.

— Et Nastasia Philippovna ?

— Je ne la connais pas.

— Attendez, attendez ! Quand donc rentrera-t-il ?

— Je n’en sais rien.

La porte se referma.

Le prince résolut de revenir dans une heure. Étant entré dans la cour, il rencontra le dvornik.

— Parfène Séménovitch est chez lui ?

— Oui.

— Comment donc se fait-il qu’on m’ait dit le contraire il y a un instant ?

— C’est chez lui qu’on vous a dit cela ?

— Non, c’est une servante de sa mère, mais j’ai sonné à la porte de Parfène Séménovitch, et personne n’est venu m’ouvrir.

— Peut-être bien qu’il est sorti, reprit le dvornik, — il lui