Page:Dostoïevski - Le Double, 1919.djvu/34

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— Ah… bah !… Comme vous voudrez.

— Hum…

Puis un silence…

— Pour ma part, reprit Christian Ivanovitch, vous savez… tout ce que je peux… et je vous souhaite bien franchement le bonheur…

— Je vous comprends, Christian Ivanovitch, je vous comprends maintenant, je vous comprends absolument… Excusez-moi de vous avoir inquiété.

— Hum… Non… Ce n’est pas ce que je voulais vous dire… Cependant… comme il vous plaira… Continuez l’ordonnance, comme auparavant.

— Je continuerai l’ordonnance, comme vous me le dites, Christian Ivanovitch, et j’achèterai les médicaments à la même pharmacie… Aujourd’hui, être pharmacien, ce n’est pas rien…

— Comment… Qu’entendez-vous par là… ?

— Rien que de très ordinaire, Christian Ivanovitch, j’entends qu’ainsi va le monde…

— Hum… — …Que le moindre vaurien, même un pharmacien, dresse la tête devant un homme distingué…

— Hum… que voulez vous dire ?

— Je parle, Christian Ivanovitch, d’une personne bien connue, que vous connaissez aussi, Christian Ivanovitch, je parle de Wladimir Seméonovitch.