Page:Dostoïevski - Le Double, 1919.djvu/35

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— Hein… ?

— Oui, Christian Ivanovitch, et je connais quelques personnes qui n’aiment pas trop à ce qu’on leur dise la vérité…

— Hein, comment cela ?…

— C’est ainsi… Mais c’est inutile… Ils savent à propos présenter leurs félicitations… Il y a des gens comme ça, Christian Ivanovitch…

— Leurs félicitations… ?

— Oui, leurs félicitations, Christian Ivanovitch… Ainsi, ces jours-ci, l’un de mes bons amis…

— Un de vos bons amis… Hein ? Comment cela ? dit Christian Ivanovitch, en regardant avec attention M. Goliadkine.

— Oui, une de mes connaissances a félicité une autre de mes connaissances tout à fait proches, un de mes amis, à propos de sa nomination. Il lui a dit : « Je suis très heureux de vous apporter, Wladimir Séméonovitch, mes félicitations bien sincères pour votre promotion. Et j’en suis d’autant plus heureux qu’il n’y a plus aujourd’hui — chacun le sait — de fils à papa. »

Ici M. Goliadkine cligna finement des yeux et regarda Christian Ivanovitch.

— Hum… Alors il a dit cela ?…

— Il l’a dit, Christian Ivanovitch, il l’a dit, et en même temps il regardait André Philippovitch, l’oncle de Wladimir Séméonovitch… Mais