noncer. Tout cela, sottises ! J’ai besoin de vous et vous avez juré de m’obéir. Souvenez-vous du Schlagenberg. Obéissez, je vous prie. S’il le faut, je vous l’ordonne.
« P.-S. : Si je vous ai offensé hier, pardonnez-moi. »
Tout était changé. Je me sentais pâlir et trembler. Le Français me regardait en dessous et évitait de rencontrer mon regard pour ne pas ajouter à ma confusion. J’aurais préféré qu’il recommençât à se moquer de moi.
— Bien ! dites à Mlle Paulina qu’elle se tranquillise. Mais permettez-moi de vous demander pourquoi vous m’avez fait attendre si longtemps ce billet. Au lieu de tant bavarder, il me semble que vous auriez mieux fait de commencer par là…
— Oh ! je voulais… Tout cela est si étrange que vous devez m’excuser ! Je pensais connaître plus vite vos intentions… En tout cas, j’ignore la teneur du billet et je pensais que j’aurais toujours le temps de vous le remettre.
— Allons donc ! On vous a dit de ne me remettre ce billet qu’à la dernière extrémité, et vous pensiez tout arranger de vive voix. C’est cela, n’est-ce pas ? Parlez franchement, monsieur de Grillet.
— Peut-être ! dit-il en me regardant d’un air très singulier.
Je pris mon chapeau ; il s’inclina et sortit. Il me sembla voir un sourire sur ses lèvres.
— Nous réglerons un jour nos comptes, Frantsouzichka ![1] grognai-je en descendant. Je ne pouvais réfléchir à rien. Il me semblait qu’on venait de me frapper à la tête. L’air me rafraîchit un peu.
- ↑ Diminutif injurieux pour : Français.