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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/109

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tout, chez Natalia Dmitrievna ; sans le prince, elle m’aurait attendue longtemps ! Imaginez-vous : on sert à tout le monde du chocolat, et à moi rien, pas même un mot d’excuse. Elle a fait exprès, cette… barrique ! Elle aura de mes nouvelles ! Mais adieu, mon ange, je me dépêche, je suis très pressée… il me faut absolument trouver chez elle Akoulina Panfilovna pour lui raconter l’affaire. Ah ! vous pouvez faire votre veuvage de ce beau prince ; il ne viendra plus chez vous. Il a perdu la mémoire, vous le savez, et Anna Nikolaïevna saura bien l’empêcher de sortir. Elles craignent toutes que vous… vous comprenez ? à propos de Zina…

— Quelle horreur !

— C’est comme je vous le dis ; toute la ville en glose. Anna Nikolaïevna le garde à dîner et l’empêchera de partir ensuite. C’est contre vous qu’elle dirige tous ses plans, mon ange. J’ai regardé dans sa cour : quel branle-bas ! On prépare un dîner à trente services, on a envoyé chercher du cham-