moi, je suis une mère, Pavel Alexandrovitch. Je marie Zina avec le prince un peu pour le prince lui-même dont ce mariage sera le salut. Il y a si longtemps que j’aime ce vieillard honnête, bon, chevaleresque ! Je veux l’arracher des griffes de l’infernale créature qui le conduit au tombeau ! Dieu m’est témoin que c’est en montrant à Zina tout l’héroïsme de son dévouement que j’ai pu la convaincre. Elle a été entraînée par le prestige irrésistible de l’abnégation. Elle a elle-même quelque chose de chevaleresque. Je lui ai présenté mon projet comme une action chrétienne. Tu seras, lui ai-je dit, le soutien, la consolation, l’amie, la fille, la beauté, l’idole d’un homme qui n’a peut-être qu’une année à vivre. Mais au moins s’éteindra-t-il dans la douce chaleur de l’amour. Ces derniers jours lui sembleront un paradis. Quel égoïsme voyez-vous là, Pavel ? Non, c’est l’acte d’une sœur de charité.
— Alors vous, vous le faites seulement