Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/231

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voix. Et nous qui croyions que… Voilà qui est étrange !

La maîtresse de la maison ne sait que dire. Tout à coup l’attention générale est divertie par un épisode de la plus extra ordinaire excentricité. Dans la chambre voisine, on entend un bruit de voix, des exclamations, et soudain se précipite dans le salon Sofia Pétrovna Karpoukhina.

Sofia Pétrovna est indiscutablement la femme la plus originale de Mordassov, originale au point qu’on a dû se résoudre à l’exclure de la société. Je dois faire remarquer que régulièrement, à sept heures, elle fait une collation après laquelle elle est toujours dans un état d’esprit… très émancipé, pour ne pas dire plus. C’est précisément dans cet état qu’elle fait chez Maria Alexandrovna une entrée si inopinée.

— Ah ! voilà comment vous êtes, Maria Alexandrovna ! crie-t-elle à tue-tête ; voilà comment vous agissez avec moi !… Ne vous inquiétez pas, je ne viens que pour un in-