Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/232

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stant, je ne m’assieds même pas. Je suis venue exprès pour savoir si ce qu’on me disait est vrai. Vous donnez des bals, des banquets, et pendant ce temps Sofia Petrovna reste chez elle à tricoter son bas ! Vous réunissez chez vous toute la ville, sauf moi ! Tout à l’heure, j’étais : « mon amie, mon ange », quand je suis venue vous apprendre ce que Natalia Dmitrievna ourdissait contre vous à propos du prince, et voilà que Natalia Dmitrievna dont vous avez dit aujourd’hui même, — comme elle-même d’ailleurs dit de vous, — pis que pendre est chez vous en soirée ! Ne vous inquiétez pas, Natalia Dmitrievna, je n’ai pas besoin de votre chocolat de santé à dix kopeks le morceau. Je bois chez moi plus souvent que vous ! Pouah !

— Cela se voit ! observe Natalia Dmitrievna.

— Mais voyons, Sofia Pétrovna, s’écrie Maria Alexandrovna, rouge de dépit, qu’avez-vous ? Revenez à vous !