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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/251

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dit d’un ton catégorique Maria Alexandrovna. J’ai compris cette fine allégorie, cette délicatesse chevaleresque avec laquelle vous publiez si discrètement votre demande. Oui, mesdames, c’est vrai, aujourd’hui même, le prince était à genoux devant ma fille, et en réalité, non pas en rêve, il lui a fait une demande solennelle.

— Tout à fait comme en réalité, et mê-ême avec les mêmes circonstances, dit le prince. Mademoiselle, continua-t-il avec une extrême politesse à Zina toujours confuse, mademoiselle, je vous jure que jamais je n’aurais osé prononcer votre nom si d’autres ne l’avaient prononcé avant moi. C’était un délicieux rêve, un dé-élicieux rê-êve ! Et je suis deux fois heureux qu’il me soit permis de l’exprimer. Charmant ! Cha-armant !

— Mais voyons ! il parle toujours d’un rêve ! murmure Anna Nikolaïevna à Maria Alexandrovna, inquiète et légèrement pâle.

Hélas ! le cœur de Maria Alexandrovna