Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/250

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— Cher petit prince ! vous vous mariez donc ?

— Mais oui… mais oui !… répond le prince, enchanté de cet enthousiasme. Je vous avoue que votre sympathie me va au cœur. Je ne l’oublierai ja-jamais. Charmant ! Cha-armant ! Vous m’avez mê-ême fait venir la la-arme à l’œil…

— Embrassez-moi, prince ! crie plus haut que toutes Felissata Mihkaïlovna.

— Et je vous avoue, continué le prince, que je m’étonne que Maria Ivanovna, notre honorable maîtresse, ait deviné, avec tant de perspicacité, un rêve extra-o-ordinaire, comme si c’était elle à ma place qui l’eût eu. Une perspi-picacité extraordinaire.

— Ah ! prince, vous parlez encore de votre rêve ?

— Allons, avouez donc, prince, avouez donc ! crient toutes les dames en l’entourant.

— Oui, prince, il n’y a plus rien à cacher, il est temps de dévoiler votre cœur,