Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/27

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l’enfermer dans une maison de santé ! Heureusement pour le prince, un de ses parents, un personnage très important, le défendit en prouvant très clairement que le pauvre homme, à moitié mort et tout artificiel, n’en avait sans doute plus pour longtemps. Ainsi la fortune reviendrait aux héritiers sans qu’ils eussent eu besoin de recourir à la maison de santé. Voilà ce qu’on dit. On a la langue longue à Mordassov. Tout cela avait effrayé le prince, si bien qu’il avait changé de caractère et s’était transformé en ermite. Par curiosité, quelques Mordassoviens vinrent le féliciter : ou ils ne furent pas reçus, ou ils le furent très singulièrement. Le prince ne reconnut même pas, ou plutôt ne voulut pas reconnaître ses anciens amis.

Le gouverneur aussi lui fit une visite, mais il revint en disant que le prince était toqué. Par la suite, on remarqua que le gouverneur faisait une assez maigre mine quand on lui parlait de son voyage à Doukhanovo… Les dames s’indignaient. On apprit