Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/29

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Stepanida Matveïevna ; quelquefois il fait une promenade sur une jumment anglaise très douce : Stepanida Matveïevna l’accompagne toujours en voiture couverte, prête à tout, car le prince ne monte guère à cheval que par coquetterie et se tient à peine en selle. Il lui arrive aussi de sortir à pied, vêtu d’un paletot, la tête couverte d’un chapeau de paille, un foulard de femme au cou, un monocle dans l’œil, à la main gauche une corbeille pour y mettre des champignons et des fleurs des champs ; Stepanida Matveïevna marche derrière lui, suivie de deux grands laquais ; à quelque distance, une voiture. Rencontre-t-on un moujik qui s’arrête et ôte sa casquette pour saluer très bas en disant : « Bonjour, petit père prince, Notre Excellence, notre petit soleil ! » le prince dirige vers lui son monocle, le salue gracieusement de la tête et lui dit en français : « Bonjour, mon ami, bonjour ! »

Mais quel fut l’étonnement général quand, un beau matin, le bruit se répandit que le