Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/294

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lui fallait aller saluer la femme du gouverneur, jeune, disait-on, et très belle. Il s’approche avec aisance, — et, tout à coup, ouvre la bouche et reste raide d’étonnement. Dans une magnifique toilette de bal, Zina est devant lui, fière, orgueilleuse, belle, toute parée de brillants. Elle ne reconnut pas Pavel Alexandrovitch, son regard ne s’arrêta pas sur le visage du jeune homme. Mozgliakov rentra dans la foule et apprit d’un jeune tchinovnik des choses extrêmement intéressantes.

Il apprit que le gouverneur était marié depuis deux ans, depuis un voyage à Moscou. Il avait épousé une jeune fille très riche, d’excellente famille. La générale est très orgueilleuse et ne danse qu’avec les généraux (il y en avait neuf à ce bal). La générale a sa mère avec elle, une très intelligente femme de la plus haute aristocratie, mais qui se soumet à la volonté de sa fille. D’ailleurs, le général gouverneur est aussi en extase devant elle. Mozgliakov parla d’Apha-