Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/32

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dame qui habite chez Maria Alexandrovna en qualité de parente éloignée, Nastassia Petrovna Ziablova, est spécialement préposée au thé.

Deux mots sur cette dame. Elle est veuve, brune, plus de trente ans, le teint frais, des yeux châtain sombre très vifs, assez jolie ; elle a de la gaieté, de la ruse aussi ; une commère, cela va sans dire, et qui sait faire ses affaires ; elle a deux enfants en pension je ne sais où. Elle voudrait bien se remarier ; elle vit d’une façon très indépendante ; son mari était officier.

Maria Alexandrovna elle-même est assise auprès de la cheminée : elle est de bonne humeur. Elle porte une robe vert clair qui lui sied à ravir. Elle est toute réjouie de l’arrivée du prince. En ce moment, le prince est en haut, occupé à sa toilette. Maria Alexandrovna ne pense même pas à cacher sa joie. Devant elle, un jeune homme fait des mines tout en racontant avec animation je ne sais quoi. On voit qu’il cherche à plaire