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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/86

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encore, produisit sur toi une inconcevable impression. Je comptais sur ta sagesse, sur l’élévation de tes sentiments et aussi sur son indignité (car il faut tout dire) pour que rien ne fût possible entre vous. Et tout à coup tu viens à moi et tu me déclares avec fermeté que tu as l’intention de l’épouser. Zina ! ce fut un coup de poignard dans mon cœur ! je jetai un cri et je tombai sans connaissance, mais… tu te rappelles de cela. Certes, je crus nécessaire d’employer en cette occurrence toute mon autorité : tu ne manquas pas de la traiter de tyrannie. Pense donc : un gamin, fils d’un dialchok[1], aux appointements de douze roubles par mois, un faiseur de mauvais vers qu’on imprime par pitié dans la Bibliothèque de lecture, qui ne sait parler que de ce maudit Shakespeare, — ce gamin, ton mari ! le mari de Zinaïda Moskalieva ! Mais cela est digne des bergerades de Florian. Pardon, Zina, mais ce

  1. Sacristain.