pas, je vous laisse, et je vous préviens qu’on vous sortira d’ici par la force.
— Bon ! Est-ce que je vous gêne ?…
— Attendez-moi un peu, messieurs, dit le moine, je vais prévenir le starets.
— Fédor Pavlovitch, murmura Mioussov, pour la dernière fois, je vous avertis que, si vous vous conduisez mal, je vous en ferai repentir.
— Je ne comprends guère cette émotion de votre part, dit Fédor Pavlovitch d’un air narquois. Ce sont peut-être vos péchés qui vous tourmentent ? Vous savez que le starets lit dans les yeux des gens le motif qui les amène ! Mais tenez-vous donc tant à l’opinion des moines, vous, un Parisien, un homme avancé ? En vérité, vous m’étonnez.
Mioussov n’eut pas le temps de répondre à ces sarcasmes, le moine vint avertir les visiteurs qu’on les attendait.
II
Ils entrèrent dans une sorte de salon. Le starets vint à leur rencontre. Il était accompagné d’Alioscha[1] et d’un autre novice.
Tous saluèrent le vieillard avec une politesse affectée. Il allait lever les mains pour les bénir, mais il s’en abstint, et, rendant le salut, les invita à s’asseoir. Le sang monta aux joues d’Alioscha.
- ↑ Diminutif d’Alexey.