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152 LES FRERKS KARAMAZOV.

— Barichnia a oublié de vous donner une lettre de madame Kliokhlakov.

Alioscha prit machinalement une petite enveloppe rose et la mit; sans y songer, dans sa poche.

��VIII

��Le monastère n'était distant de la ville que d'une verste. Alioscha marchait vite.

Il faisait déjà presque nuit. On distinguait à peine les objets à trente pas. A moitié chemin, au centre d'un car- refour, se dressait un orme isolé, et contre l'arbre se pro- filait la silhouette d'un homme qui, aussitôt que parut Alioscha, se détacha de l'arbre en criant :

— La bourse ou la viel

— Ahl c'est toi, Mitia, dit Alioscha avec surprise, en réprimant un frisson de terreur.

— lia! ha! ha! Tu ne t'attendais pas à celle-là! Je me demandais où je devais l'attendre. Près de sa maison , j'aurais pu te manquer, il y a trois chemins; tandis que tu devais nécessairement passer par ici .. Allons, parle, écrase-moi comme un cafard... Mais qu'as-tu?

— Rien, frère... C'est un peu de frayeur. Ahl Dmitri, le sang de notre père, tout à l'heure!...

Alioscha pleurait. Depuis longtemps il désirait pleu- rer ; il lui semblait que quelque chose se déchirait en lui.

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