Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/195

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son frère, reviens, Ivan ! Mais non, il ne reviendra pour rien au monde ! reprit-ii avec désolation, et c’est ma faute… Il reviendra, pourtant ! oui, oui, il reviendra, un jour…

Katherina Ivanovna se retira dans une pièce voisine…

— Vous n’avez rien à vous reprocher, vous avez agi comme un ange, dit madame Khokhlakov. Je ferai tous mes elTorls pour empêcher Ivan Fédorovitch de partir.

La joie rayonnait sur le visage de l’excellente dame. Elle prit Alioscha par la main et l’emmena dans le vestibule.

— Elle est orgueilleuse, elle ne veut pas vous avouer la vérité, elle se débat contre elle-même, mais c’est une âme bonne, charmante, généreuse. Mon cher Alexey Fédorovitch, nous toutes, ses deux tantes, Liza et moi, depuis un mois nous nous efforçons de la persuader d’abandonner Dmitri Fédorovitch qui ne l’aime pas. et d’épouser Ivan Fédorovitcii, ce savant et cet excellent cœur, dont elle est passionnément aimée.

— Mais elle semble offensée par les paroles que j’ai osé dire !

— Ne croyez pas à la colère des femmes, Alexey Fédorovitch ! Je suis pour les hommes, moi, contre les femmes !

— Maman, vous lui donnez de mauvais conseils ! dit la voix aigrelette de Liza.

— Non, c’est moi qui ai fait tout le mal ! répétait Alioscha, inconsolable.

— Au contraire, je vous dis que vous avez très-bien agi, comme un ange ! comme un ange !