Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/196

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— Maman, en quoi a-t-il agi comme un ange ? fit de nouveau Liza.

— Je me suis toutà coup imaginé, reprit Aliosclia, comme s’il n’eût pas entendu la voix de Liza, qu’elle aimait Ivan, et je n’ai pu m’empècher de le lui dire. Que va-t-il arriver ?

— Mais de qui parlez-vous ? cria Liza. Maman, voulezvous me faire mourir ? Je vous interroge, et vous ne me répondez pas !

Une domestique entra dans le vestibule.

— Katherina Ivanovna se trouve mal… Elle pleure… une crise nerveuse…

— Qu’y a-t-il donc ? continuait Liza désespérée. Maman ! c’est moi qui vais avoir une crise !…

— Tais-toi, Liza, au nom de Dieu ! laisse-moi ! Madame Khokhlakov courut au secours de Katherina

Ivanovna.

— Pour rien au monde, cria Liza, je ne veux vous voir, Aloxey Fédorovitcli, pour rien au monde ! Parlez-moi à travers la porte. Qu’est-ce qu’on dit ? Vous êtes devenu un ange ? Comment avez-vous mérité cet honneur ? Voilà tout ce que je veux savoir.

— C’est une folie qui m’a mérité cet honneur, Liza, adieu.

— Je vous défends de vous en aller ainsi, cria-t-elle.

— Liza, j’ai une peine réelle, je vais revenir, mais croyez— moi, j’ai un chagrin véritable, véritable !…

Il sortit en courant.


Je n’ai pas bt