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Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 2.djvu/168

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Dmitri est un parricide ! C’est toi qui m’as convaincue !

Ivan eut un sourire contraint. Alioscha tressaillit à ce toi.

— Assez, interrompit Ivan, je m’en vais, à demain.

Il sortit.

Katherine Ivanovna saisit les mains d’Alioscha.

— Suivez-le ! Rejoignez-le ! Ne le laissez pas seul un instant : il est fou ! Ne savez-vous donc pas qu’il est devenu fou ? Le médecin me l’a dit… Allez ! courez !…

Alioscha se précipita dans l’escalier.

Ivan n’avait pas fait cinquante pas.

— Que veux-tu ? dit-il en se retournant vers Alioscha. Elle t’a dit de me suivre, que je suis fou ? Je le sais d’avance ! ajouta-t-il avec emportement.

— Elle se trompe, sans doute, mais à coup sur tu es malade. Ton visage est défait, Ivan.

Ivan marchait toujours. Alioscha le suivait.

— Sais-tu, Alexey Fédorovitch, comment on devient fou ? reprit Ivan avec douceur cette fois.

— Non, je ne sais ; il doit y avoir différents genres de folie.

— Peut-on s’apercevoir soi-même qu’on devient fou ?

— Je ne le pense pas.

— Si tu as quelque chose à me dire, changeons de sujet de conversation, dit Ivan tout à coup. Je crois qu’elle va prier pendant toute la nuit la Vierge, pour savoir comment elle devra se conduire demain, reprit-il d’un ton méchant.

— Tu parles de Katherina Ivanovna ?

— Oui. Elle ne sait encore si elle doit sauver ou perdre