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Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 2.djvu/317

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— Quatre mille roubles, dit Alioscha.

— Cinq !

— Soit, cinq, approuva Alioscha en souriant. Les voici, contre votre parole d’honneur.

— Vous l’avez, répondit Jekhlov, en comptant les cinquante billets de cent. Mais tout ne dépend pas de moi. Je crois le chef du détachement intraitable.

Alioscha hocha la tête.

— Konstantin Semenovitch ronfle dans une izba éloignée.

— Ivre ?

— Ivre.

— Bravo ! mais ce n’est pas tout encore. Votre frère est particulièrement confié à deux vieux soldats, difficiles à tromper.

— Vladimir et Ossip.

— Vous savez déjà leurs noms ? Oui, Vladimir Grigorievitch Biloï et Ossip Porfîrovitch Karpenko. Je vais sortir et vous laisser seul ici… Vous comprenez bien qu’il me faut pouvoir prouver que je n’étais pas là au moment de l’évasion… Agissez. Voici la clef des fers et une empreinte de la serrure. Je vous donne cette empreinte afin que, si par hasard vous vous laissez surprendre, on la trouve sur vous… Ainsi ma responsabilité sera dégagée… Quant à la clef, personne ne sait que je la possède… Ce n’est pas celle du poste, laquelle est ici dans un placard fermé. Obtenez des deux soldats… vous y parviendrez avec des roubles… qu’ils laissent monter ici leur prisonnier. Ils ne voudront probablement pas le quitter, mais seul avec eux, vous pourrez vous entendre… J’avertirai le factionnaire qu’il ait à laisser sortir un moujik…