souvenirs. Et un moment encore, je voulus poursuivre cette trace laissée dans ma mémoire par cette heure de mon enfance.
En quittant Marey, je me gardai bien de raconter à personne mon « aventure ». Et quelle aventure ! D’ailleurs, j’oubliai bientôt Marey. Souvent par la suite je le rencontrai, mais sans essayer de lui parler ni du loup, ni de rien du tout…
Et tout à coup, maintenant, vingt ans après, en Sibérie, je me rappelais cette rencontre avec une singulière netteté, jusqu’au dernier trait.
C’est, sans doute, qu’elle s’était gravée d’elle-même dans mon âme, et si je me la suis rappelée à cette heure, c’est qu’il le fallait à cette heure… Et je revoyais ce sourire tendre et maternel d’un pauvre moujik serf, ses signes de croix, son hochement de tête, son : « Comme il a